Sur le chemin du phare du Petit Minou et les araignées
Les hachures, c’est un truc qui permet de rentrer dans la sensation du dessin, dans un état d’esprit un peu méditatif. Ça demande aussi une rigueur, un peu comme un art martial. Aussi, il n’est pas toujours nécessaire de rester devant le sujet jusqu’au dernier trait. On peut l’avoir saisi et l’achever sans se faire mal au dos — pour les roches ci-dessus, je me suis cassé le dos pendant plus d’une heure, Nylso dessinait aussi de son côté, il était temps qu’on aille se baigner !! —, ce que je fais pour la plupart de mes dessins. Je finis donc mes hachures, en essayant de ressentir au mieux les volumes et les masses, dans une continuité immédiate, à une terrasse, dans un bar, au moment de la sieste (ça c’est pour quand je suis en voyage), lors du trajet de retour à Bruxelles, sur un coin de table avec en perspective les projets sur lesquels je bosse quand j’ai le temps. On peut aussi prendre une photo, pour se rassurer, que l’on gardera par après de manière périphérique, au cas où. Je fais une parenthèse, j’ai vu l’autre jour à la pointeuse le nombre d’heures supp au boulot, elles s’élèvent à trois chiffres (ce n’est pas un calcul délibéré), ça m’a donné un peu le vertige par rapport à ces projets en cours. Le truc est de surfer sur les vagues à son rythme. Parfois je suis derrière elles, et pour le coup, ça m’angoisse un peu…
Les araignées, c’était cool de les dessiner (le 21 juillet), et puis on les a fichue dans l’eau bouillante et il ne me restait plus qu’à y travailler (hier soir) pendant cinq minutes pour que je considère le dessin comme achevé.